L'UE envisage de cibler le GNL russe dans un nouveau paquet de sanctions contre Moscou

  • AFP
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Les Vingt-Sept envisagent de cibler le gaz naturel liquéfié (GNL) russe dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions contre Moscou, en interdisant son transfert via l'UE en direction de pays tiers, selon des sources diplomatiques.

Interdire les opérations de transbordement

Destinée à pénaliser encore davantage les revenus russes tirés des hydrocarbures, une proposition de la Commission européenne visant pour la première fois le GNL a été débattue mercredi lors d'une réunion des ambassadeurs des Etats membres, selon plusieurs diplomates.

Mais les pourparlers n'en sont qu'à leurs débuts, a souligné l'un d'eux.

L'Union européenne a déjà adopté treize paquets de sanctions contre la Russie, pour tenter de restreindre les revenus dont Moscou dispose pour financer sa guerre contre l'Ukraine - notamment en bannissant les importations dans l'UE de pétrole russe tout en plafonnant le prix du baril ailleurs, avec un succès mitigé.

La nouvelle proposition de l'exécutif européen vise à interdire les opérations de transbordement - de navire à navire - effectuées dans des ports de l'UE en vue de rediriger le GNL russe vers des pays tiers, selon le texte consulté par l'AFP.

De même, il serait interdit "de fournir, directement ou indirectement, une assistance technique" et d'autres services - approvisionnement de navires, changement d'équipage, services de remorquage - "au profit d'un navire transportant vers un pays tiers du GNL originaire de Russie", propose Bruxelles.

Des points de transit cruciaux pour acheminer le GNL russe vers la Chine

Or, les étapes dans les ports européens sont importantes pour la Russie en permettant des itinéraires de transport plus courts pour certains méthaniers russes vers leurs destinations finales, selon les experts.

La Belgique, la France, les Pays-Bas et l'Espagne sont les principaux points de livraison de GNL en provenance de la péninsule sibérienne russe de Yamal, selon une étude de l'ONG environnementale allemande Urgewald.

De même source, le port belge de Zeebrugge et le terminal méthanier français de Montoir-de-Bretagne (port de Nantes) constituent des plaques tournantes cruciales pour les acheminements de GNL russe vers la Chine, Taiwan ou encore la Turquie.

Pas de restriction des importations

Bruxelles souhaite par ailleurs bannir "les nouveaux investissements" européens dans des projets de GNL en Russie.

En revanche, il ne s'agit pas d'interdire ou de restreindre les importations de GNL russes dans l'UE, qui ont bondi en 2023 alors même que s'asséchaient les acheminements de gaz russe par gazoduc.

L'UE a importé l'an dernier pour 8,2 milliards d'euros de GNL russe, selon le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA).

Après des informations de presse sur la proposition de Bruxelles, la Hongrie a exprimé de vives réserves, augurant d'âpres tractations, l'unanimité des Vingt-Sept étant requise.

Ce nouveau paquet de sanctions en discussion pourrait par ailleurs étendre la liste noire de l'UE à davantage d'entités chinoises accusées de fournir des technologies militaires à la Russie, a indiqué un diplomate, sans détails.

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